1. Lorsque, dans une phrase d'armes, les
tireurs sont tous deux touchés simultanément on a, soit
l'action simultanée, soit le coup double.
La première est due à la conception
et à l'action simultanées d'attaque des deux tireurs;
dans ce cas, les coups donnés sont annulés pour
les deux tireurs.
2. Le coup double, au contraire, est la
conséquence d'une action nettement fautive d'un des tireurs.
En conséquence, s'il n'y a pas un temps
d'escrime entre les deux coups:
1. L'attaqué seul est touché:
a) s'il fait un coup d'arrêt sur une attaque
simple;
b) si, au lieu de parer, il tâche d'esquiver
mais sans y réussir;
c) si, après une parade réussie,
il a un moment d'arrêt (riposte à temps perdu) qui donne
à l'adversaire le droit de reprendre son attaque (redoublement,
remise ou reprise);
d) si, sur une attaque composée, il fait
un arrêt sans avoir l'avantage d'un temps d'escrime;
e) si, étant en position "pointe en ligne"
(Cf. t.10), après un battement ou une prise de fer qui écarte
son arme, il tire ou remet son fer en position "pointe en ligne" au
lieu de parer un coup directement porté par l'attaquant.
2. L'attaquant seul est touché:
a) si l'attaque part lorsque l'adversaire est
en position "pointe en ligne" (Cf. t.10) sans écarter le fer
adverse. Les arbitres doivent être attentifs à ce qu'un
simple frôlement de fer ne soit pas considéré
comme suffisant pour écarter le fer adverse.
b) s'il cherche le fer, ne le trouve pas (parce
qu'il est dérobé) et continue l'attaque;
c) si, dans une attaque composée, au cours
de laquelle l'adversaire a trouvé le fer, il continue l'attaque
pendant que l'adversaire riposte immédiatement;
d) si, dans une attaque composée, il y
a un raccourcissement du bras, ou un moment d'hésitation pendant
lequel l'adversaire porte un coup d'arrêt ou une attaque et
qu'il continue lui-même son action;
e) si, dans une attaque composée, il est
arrêté avec un temps d'escrime avant sa finale;
f) s'il touche par remise, redoublement ou reprise
d'attaque sur une parade de l'adversaire, suivie d'une riposte immédiate,
simple, exécutée en un seul temps et sans retrait de
bras;
3. Les tireurs sont remis en garde, chaque fois
que l'arbitre, dans un coup double, ne peut pas nettement juger de
quel côté est la faute.
Un des cas les plus difficiles à juger
se présente lorsqu'il y a un coup d'arrêt qui permet
de douter s'il y a un avantage suffisant sur la finale d'une attaque
composée. En général, dans ce cas, le coup double
est la conséquence d'une faute simultanée des deux tireurs,
qui justifie la remise en garde. (Faute de l'attaquant par suite d'indécision,
de lenteur, ou de feintes insuffisamment efficaces, faute de l'attaqué
à cause de retard ou lenteur dans le coup d'arrêt).