Le guide pratique de la compétition d’escrime à l’usage des parents.

Pascal Aubrit

 

 

Ce texte a pour objectif de servir de petit manuel à l’intention des parents dont les enfants vont en compétition d’escrime le dimanche. Il peut en outre être un rappel de ce qu’il faut savoir pour les plus grands…

- D’abord, il faut de l’expérience ! Une saison de pratique révolue me semble un bon préalable à la participation suivie en compétition. Après une saison, l’enfant s’exprime clairement avec son arme, il comprend le langage de l’arbitre, il est en outre capable d’évaluer sa performance. Il saura ainsi vous répondre lorsque vous lui demanderez, à l’issue de ses assauts : « Alors, tu as gagné ? » (J’en voie qui sourient, mais savez-vous seulement vous-même quand votre enfant gagne ou perd ?)

- Il faut avoir 8 ans révolus le jour de la compétition. C’est un règlement ministériel. Les exceptions faites à ce règlement ne sont là que pour confirmer la règle et il ne sert à rien de tenter le diable et de tenter d’expliquer à l’organisateur qu’il « tenait vraiment à venir, qu’il aura 8 ans dans deux semaines, qu’il jouait déjà à Zorro avec un bâton lorsqu’il était en maternelle ».

- Il faut posséder une licence fédérale en cours de validité et l’avoir sur soi le jour de la compétition. Si vous ne l’avez pas, c’est auprès du bureau du club que vous l’obtiendrez. Il va de soi que les largesses faites au règlement font parfois que l’on voit un tireur être inscrit alors qu’il a oublié sa licence. Il n’en reste pas moins qu’en théorie et dans 90% des cas, l’oubli de la licence vous conduit tout droit à rentrer chez vous sans tirer.

- Il faut avoir tout le matériel nécessaire. Pensez donc lors des premières compétitions de votre enfant à vérifier qu’il n’ait rien oublié : pantalon, veste, cuirasse de protection, chaussettes blanches, masque, sabre, gant, matériel électrique pour les compétitions se déroulant à l’électrique, tee-shirt de rechange, tennis d’intérieur, bouteille d’eau, petite collation pour éviter la fringale.

Il faut de la patience ! Les compétitions sportives sont connues pour ne pas être très respectueuses des horaires, celles d’escrime ne dérogent pas à la règle et seuls quelques clubs savent organiser ces événements en tenant compte des multiples impondérables. Armez-vous donc de patience, et dites à votre enfant de ne pas me demander sans cesse « dis, quand c’est qu’on va commencer ? » Malheureusement, je ne suis pas souvent plus renseigné qu’eux…

Il faut savoir rester à sa place. On voit tous les dimanches des parents agresser verbalement l’arbitre qui n’aura pas donné la touche finale à leur enfant, d’autres se balader au milieu des pistes, gênant les tireurs, les arbitres et les organisateurs, au mépris de la sécurité… La place des parents, même si elle est la plus frustrante, demeure dans les gradins ou derrière les barrières. Seuls sont autorisés sur les pistes les tireurs, les arbitres, les organisateurs et les entraîneurs.
Quant aux frictions inhérentes au rapport entre les entraîneurs et les arbitres, n’essayez pas de les régler vous-même. Vous pouvez en revanche signaler ce que vous avez constaté aux organisateurs ou aux maîtres d’armes présents, et m’en parler.

Le petit plus, comprendre ce qui se passe sur les pistes… à moins d’assister à tous les cours de votre enfant, ce n’est pas à la portée du néophyte que vous êtes peut-être encore. Nous envisageons de faire une ou plusieurs séances spéciales sur le thème « Comprendre ce qui se passe sur les pistes pour les parents », faites-nous savoir si cela vous intéresse !


Quelles sont les différentes compétitions

Les entraînements des jeunes (EDJ). Ce ne sont pas des compétitions à proprement parler, mais plutôt des rencontres qui permettent aux jeunes tireurs poussins, pupilles et benjamins de s’escrimer contre les sabreurs des autres clubs dans une formule conviviale. Les EDJ se déroulent le dimanche matin.
Une finale regroupe les meilleurs tireurs des 4 EDJ au mois de juin pour une formule plus compétitive.

Championnats départementaux. Première compétition pour les jeunes escrimeurs qui peuvent y participer y compris lors de leur première année. A ne pas manquer.

Les coupes de ligue (CDL). Ce sont des compétitions pour la catégorie minimes qui se déroulent aux mêmes lieux et dates que les EDJ.

Championnats de ligue. Délivrent les titres de champion régional. La ligue correspond à l’académie. Notre ligue est celle de Versailles.


Petit lexique

Appel : C’est l’heure à laquelle l’organisateur appelle les tireurs qui ne sont pas encore venus s’inscrire.

Assaut : combat. Selon les catégories, l’assaut de poule se déroule en 4 ou 5 touches, puis l’assaut de tableau en 6, 8, 10 ou 15 touches.

Calendrier : indispensable. Disponible à l’affichage au club et sur la tulipe. A consulter afin de ne pas se dire, alors qu’il est samedi après-midi et que l’on a prévu un repas de famille pour le dimanche : « quoi, c’est demain ta compétition ? »

Exempté : un tireur est exempté lorsque le nombre de tireurs des poules ne correspond pas à celui du tableau. Ex. Sur un tableau de 32, s’il n’y a que 30 tireurs, il faudra exempter les deux premiers du tableau. Ils se retrouvent ainsi directement qualifiés pour le tour suivant. Dans d’autres disciplines, on appelle ça les « cadrages ».

Formule : c’est le déroulement des étapes d’une compétition. La formule la plus utilisée est un tour de poule, qui servira à classer les tireurs, puis un tableau d’élimination directe.

Poule : c’est un groupe de tireurs (de 4 à 7 dans la plupart des cas) au sein duquel chaque tireur rencontre tous les autres. On établit ensuite un classement en regroupant toutes les poules de la même catégorie. Ex. S’il y a 8 poules de 6 tireurs, le classement édité à l’issue comportera 48 noms.

Scratch : c’est l’heure limite avant laquelle il est tenu d’être inscrit sous peine de ne pas pouvoir tirer. Le scratch se déroule généralement 15mn après l’appel.

Tableau d’élimination directe : comme son nom l’indique, c’est celui où il ne faut pas perdre ! Le tableau est composé en fonction des résultats des poules, de façon à ce que les mieux classés rencontrent les mal classés. Dans un tableau de 32, le 1e rencontre toujours le 32e.
Le tableau correspond toujours à un nombre des puissances de 2 : 16, 32, 64, etc.

Tireur : autre dénominatif pour escrimeur.